Collectivites locales au Gabon : entre dependance budgetaire et quete dautonomie

Publié le 10 juin 2025 à 09:00

Collectivités locales au Gabon : entre dépendance budgétaire et quête d'autonomie

 

Par la rédaction, avec André BIAYOUMOU, expert en collectivités locales

 

Au Gabon, les collectivités locales incarnent l’espoir d’un développement de proximité, d’une gouvernance plus réactive et enracinée dans le vécu des populations. Mais derrière cette ambition, une réalité budgétaire implacable : ces entités vivent sous perfusion de l’État central. Et les signes de tension s’accumulent.

Une dépendance chronique et un modèle à bout de souffle

Le modèle financier dominant des collectivités locales gabonaises repose encore largement sur des transferts de l’État. Un schéma hérité de la période post-indépendance, mais qui, aujourd’hui, montre ses limites. Car l’État lui-même dépend de ressources volatiles – pétrole, manganèse, bois – soumises aux caprices des marchés internationaux.

Et cette fragilité n’est pas propre au Gabon. En France, pourtant dotée d’une architecture budgétaire plus solide, une note de la Banque des Territoires relevait en 2025 une coupe sèche de 2,8 milliards d’euros dans les dotations aux collectivités. Si Paris serre les cordons de la bourse, que peut-on espérer de Libreville ?



Des chiffres qui inquiètent

Les budgets alloués aux collectivités locales gabonaises sur les trois dernières années témoignent d’une instabilité préoccupante :

  • 2022 : Budget initial de 29,52 milliards FCFA, ramené à 27,48 milliards après rectification (–2,04 milliards).

  • 2023 : Nouvelle baisse, avec une dotation réduite à 26,41 milliards FCFA (–1,06 milliard).

  • 2024 : Reprise modérée à 29,33 milliards FCFA, insuffisante face aux besoins croissants.

Derrière ces montants, des réalités concrètes : projets interrompus, salaires non versés, infrastructures dégradées. Les collectivités sont sommées d’en faire plus avec moins.

Changer de cap : vers une autonomie financière réelle

Pour André BIAYOUMOU, expert en stratégie financière installé en France, la voie de l’autonomie n’est plus une option, mais une urgence vitale. Il plaide pour une “révolution silencieuse” dans la gestion locale :

  • Former les élus et techniciens aux nouveaux leviers de financement.

  • Maîtriser l’ingénierie de projets selon les standards des bailleurs internationaux.

  • Développer les ressources propres : fiscalité locale, partenariats, financements climatiques et solidaires.

“Le potentiel existe. Il faut désormais le structurer, l’organiser et le valoriser”, insiste l’expert.

Accompagner la montée en compétences

L’accompagnement des élus dans la diversification des ressources financières locales est aujourd’hui une nécessité stratégique. Cela passe par une formation adaptée, une vision claire du développement territorial et un accès facilité aux financements internationaux.

Car c’est aussi dans les zones rurales que se joue la bataille du développement. Les communes et départements doivent devenir les architectes de leur destin, les bâtisseurs d’une souveraineté locale assumée.

Un accompagnement stratégique déjà disponible

Conscient des défis à relever, André BIAYOUMOU ne se limite pas au constat. Il se dit pleinement disponible pour accompagner, conseiller et former les élus locaux et leurs équipes. Son objectif : outiller les collectivités gabonaises pour qu’elles puissent construire des projets solides, mobiliser des financements internationaux, et devenir progressivement maîtresses de leur destin.

Il propose des modules de formation sur mesure, adaptés aux réalités du terrain, allant de la diversification des ressources financières à l’élaboration de projets conformes aux exigences des bailleurs.

 

Vers une nouvelle gouvernance territoriale

Le temps est venu de rompre avec une gouvernance centralisée inefficace. Une collectivité moderne est une collectivité qui sait innover, se financer, mobiliser et progresser. Le Gabon ne peut plus se permettre de laisser ses territoires en attente de décisions venues d’en haut.

L’autonomie locale n’est pas un luxe. C’est, tout simplement, une condition de survie.

 

Publié par Innover-et-Inspirer.com

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